Dénutrition protéino-énergétique

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Important problème de santé publique, la dénutrition protéino-énergétique résulte d'un déséquilibre entre les apports et les besoins de l'organisme en protéines et/ou en énergie. Il en résulte des pertes tissulaires délétères pour l'organisme.

Elles ont pour conséquences une baisse des performances physiques, intellectuelles, immunologiques et donc une moindre résistance aux agressions extérieures qu'elles soient d'origine infectieuse, toxique, psychologique ou physique. La mort survient lorsque la perte protéique atteint 50 % de la masse protéique normale, mais le plus souvent une complication survient avant et provoque le décès.

La dénutrition protéino-énergétique est à différencier d'un amaigrissement souhaité dont l'objectif est souvent plutôt l'optimisation de la santé.

Le point dans notre article.

Dénutrition protéino-énergétique : situations à risque

Le risque de dénutrition apparaît lorsque les besoins de l'organisme deviennent supérieurs aux apports. C'est une situation qui se rencontre dès que l'organisme est en souffrance.

C'est notamment le cas chez les personnes affectées par :

Mais la dénutrition est plus fréquente avec l'avancée en âge, bien qu'elle ne soit pas considérée comme une pathologie liée au vieillissement.

Elle peut être en lien avec

  • un facteur social : isolement, veuvage, deuils multiples, difficultés financières, changement des habitudes de vie et notamment l'entrée en institution ou l'hospitalisation ;
  • un syndrome douloureux chronique ;
  • une fracture entrainant une impotence fonctionnelle ;
  • une pathologie infectieuse ;
  • une polymédication : certains médicaments sont anorexigènes, d'autres modifient le goût des aliments voire même le font disparaître... ;
  • des troubles bucco-dentaires : mauvais état de la dentition, appareil dentaire mal ajusté, troubles de la mastication, sécheresse de la bouche... ;
  • des troubles de la déglutition ;
  • des troubles cognitifs (psychiques) : maladie d'Alzheimer par exemple ;
  • des troubles psychiatriques (dépression...).

Conséquences sur la santé de la dénutrition protéino-énergétique

La dénutrition va entraîner des carences globales ou spécifiques qui auront de multiples conséquences :

  • un amaigrissement et une fonte musculaire seront à l'origine d'une fatigabilité importante, d 'un risque du chute majoré, d'ostéoporose et de sarcopénie chez le sujet âgé ;
  • un affaiblissement des défenses immunitaires à l'origine d'infections plus fréquentes et plus sévères ;
  • des carences vitaminiques pouvant être la cause de troubles neuropsychiques, d'anorexie (constituant ainsi un mécanisme d'auto-entretien de la dénutrition) ;
  • un risque plus important d'intoxication médicamenteuse par insuffisance d'albumine (support de transport des molécules) et par altération de certaines fonctions du foie.

Dénutrition protéino-énergétique : pose du diagnostic

Le diagnostic passe par la prise en considération des facteurs de risque potentiels et par la recherche d'une dénutrition constituée. Pour cela, le médecin vérifie :

  • le poids ;
  • l'IMC ;
  • procède à une évaluation de la prise alimentaire avec le calcul du score du MNA-SF® (Mini Nutritionnal Assessment Short Form) ;
  • peut demander un dosage sanguin d'albumine et/ou de pré-albumine.

Le diagnostic tient compte de l'âge de la personne.

Voici les cas où l'on parle de dénutrition :

Âge > 70 ans Âge < 70 ans
Perte de poids > 10 % en 6 mois Perte de poids > 10 % en 6 mois
Perte de poids > 5% en 1 mois Perte de poids > 5 % en 1 mois
IMC < 20 IMC < 18
Albuminémie < 30 g/L Albuminémie < 30 g/L

On parle de dénutrition sévère :

Âge > 70 ans Âge < 70 ans
Perte de poids > 15 %en 6 mois Perte de poids >15 % en 6 mois
Perte de poids > 10 % en 1 mois Perte de poids > 10 % en 1 mois
Albuminémie < 25 g/L Albuminémie < 20 g/L

Dans tous les cas, l'albuminémie est dosée en l'absence de syndrome inflammatoire.

Dénutrition protéino-énergétique : traitement

Augmentation des apports

L'augmentation des apports doit se faire de la façon suivante :

  • L'apport calorique sera de 30 à 40 kcal/kg/jour.
  • L'apport protéique sera de 1,2 à 1,5 g/kg/jour.

Cette augmentation des apports pourra se faire :

  • en augmentant la fréquence des prises alimentaires ;
  • en évitant un jeûne supérieur à 12 h ;
  • en privilégiant les produits riches en énergie et/ou en protéines selon le goût de la personne ;
  • en organisant une aide au repas si cela s'avère nécessaire.

Enrichissement de l'alimentation

Cela peut s'effectuer avec l'utilisation de produits de base tels que le lait concentré entier, la poudre de lait, le fromage râpé, les œufs, le beurre, la crème, de la poudre de protéine industrielle, des pâtes enrichies en protéines...

L'objectif est d'augmenter la ration calorique et protéique sans pour autant augmenter la ration.

Utilisation de compléments nutritionnels oraux

Il s'agit de produits hyper énergétiques et /ou hyperprotéinés : ils sont de goûts et de nature variée (crème, boisson lactée, jus de fruits, potages...)

Ils sont consommés le plus souvent en guise de collation mais peuvent être proposés en plus au moment de repas .

Ce sont des produits rapidement périssables puisqu'ils doivent être consommés dans les 2 h à température ambiante et 24h lors de la conservation au réfrigérateur.

À noter : la nutrition entérale (par sonde) ou parentérale (par perfusion) sont aussi des voies possibles pour combattre la dénutrition.

Ces pros peuvent vous aider