Curcuma : ses nombreuses propriétés médicinales

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Bienfaits du curcuma

Que vous soyez cuisinier émérite ou débutant, vous avez sûrement déjà entendu parler du curcuma. Si vous avez besoin d'une séance de rattrapage, sachez qu'il s'agit d'une épice, de couleur jaune-orangée, qui peut s’utiliser seule ou avec d’autres épices pour former des mélanges comme le colombo, le curry ou encore le massalé (garam masala).

Elle est notamment utilisée pour fabriquer le colorant alimentaire industriel E100. Mais elle possède surtout des effets anti-inflammatoires, antiseptiques, antibactériens, antioxydants, antidépresseurs (entre autres).

Rôle du curcuma dans la prévention du cancer

Les Indiens sont de grands consommateurs de curcuma. Or, on s’est aperçu qu’à âge égal, ils ont :

… que les Occidentaux et ce, malgré un environnement bien plus pollué. Le curcuma pourrait donc jouer un rôle préventif contre le cancer (il permet aussi de réduire un état précancéreux de la prostate, la néoplasie intra-épithéliale).

Mais ses effets bénéfiques ne s’arrêtent pas là. Il semblerait en effet que le curcuma joue aussi un rôle alors même que le cancer est déjà là, en :

  • inhibant la transformation de cellules normales en cellules cancéreuses et la prolifération des cellules tumorales ;
  • aidant l’organisme à détruire les cellules cancéreuses (il lutte contre le stress oxydatif) ;
  • diminuant l’inflammation (responsable de dysfonctionnements immunitaires et métaboliques en chaîne) ;
  • empêchant le développement des vaisseaux sanguins qui nourrissent la tumeur.

Le curcuma a ainsi fait la preuve de son efficacité sur des cancers du col de l'utérus débutants, des cancers de la peau (en rétrécissant les tumeurs), des métastases hépatiques, des cancers du côlon et la polypose recto-colique familiale.

Le curcuma est également une aide au traitement par chimiothérapie et par radiothérapie puisqu’il potentialise leur action. Il optimise l'efficacité et améliore la tolérance des traitements chimiothérapeutiques à base de gemcitabine, de paclitaxel, de docétaxel et d'oxaliplatine. Il pourrait aussi réduire leurs effets indésirables.

En revanche, il est préférable d'éviter de consommer du curcuma deux jours avant et après les traitements chimiothérapeutiques à base de camptothécine, de doxorubicine, de méchloréthamine, de cyclophosphamide et de vincristine car il pourrait en inhiber les effets.

Bon à savoir : la curcumine pourrait effectivement, dans certains cas, avoir des interactions qui mèneraient à un échec du traitement par chimiothérapie. Idéalement, renseignez-vous auprès d’un médecin généraliste formé à la phytothérapie qui pourra vous rediriger vers d’autres plantes tout aussi efficaces mais qui ne génèrent pas d’interactions avec votre traitement.

Nettoyage du système digestif

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a noté l'efficacité du curcuma pour traiter :

  • les maux d’estomac ;
  • les nausées ;
  • la perte d'appétit ;
  • les sensations de lourdeur (gaz, ballonnements).

Les bienfaits du curcuma sur le système digestif ne s'arrêtent pas là :

  • Il stimule et protège le foie et favorise l’excrétion de la bile (ce qui peut prévenir la formation de calculs).
  • Il peut protéger la muqueuse gastrique et aider à détruire la bactérie responsable de la plupart des ulcères gastriques et duodénaux (il est efficace contre l'Helicobacter pylori).
  • En régulant la flore intestinale, il peut également agir sur le syndrome du côlon irritable, la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique.

Ce qu'on sait moins, c'est que le curcuma aide également à lutter contre le diabète, notamment en raison de sa capacité à faire baisser la glycémie. Sans compter qu’il retarde l’apparition et l'évolution de la cataracte due au diabète. Il aide aussi à diminuer le taux de mauvais cholestérol.

Intérêt du curcuma pour le cerveau

La curcumine est intéressante au niveau cérébral car elle est bonne pour les capacités intellectuelles.

Cette action est telle que le curcuma est recommandé pour lutter contre la maladie d'Alzheimer (prévention et ralentissement de son évolution). En effet, la curcumine favorise d'élimination de la bêta-amyloïde qui est à l'origine des difficultés de transmission des informations dans le cerveau des malades d'Alzheimer. Elle réduit également les fibrilles qui sont caractéristiques de cette maladie.

Une récente étude le confirme une nouvelle fois : consommer régulièrement du curcuma améliore la mémoire, combat la fatigue et le niveau de stress des plus de 60 ans. D’après les chercheurs, des effets notoires ont été constatés sur les capacités cognitives après trois mois de consommation quotidienne. Ils concluent que « les résultats montrent des améliorations de l’hippocampe et sont prometteurs pour atténuer le déclin cognitif ».

Bon à savoir : si la prévalence de la maladie d’Alzheimer chez les adultes de 70 à 79 ans en Inde est 4,4 fois inférieure à celle des personnes du même âge aux États-Unis, c'est peut-être en partie en raison de la consommation de curcuma.

Propriétés anti-inflammatoires du curcuma

Le curcuma, allié aux traitements adéquats, pourrait également être un allié pour soigner diverses inflammations comme :

D'une façon plus générale, il prévient le vieillissement cellulaire et diminue les inflammations postopératoires. Il est également intéressant pour aider à traiter les troubles cutanés tels que l'acné, l'eczéma et le psoriasis.

Différentes formes du curcuma

Vous trouverez le curcuma sous différentes formes :

Compléments alimentaires

Il existe des compléments alimentaires contenant 100 % de curcumine ou au moins 95 % de curcuminoïdes. Choisissez ces compléments avec soin et demandez l’avis de votre pharmacien ou de votre médecin.

À noter : l’Anses a déterminé que la dose de curcumine apportée par les compléments alimentaires devait rester inférieure à 153 mg par jour pour un adulte de 60 kg pour limiter les risques d'effets indésirables susceptibles d’être liées à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma.

NB : lorsque les patients ont recours aux compléments alimentaires dans le cadre d'un cancer, le curcuma est celui qui est le plus fréquemment employé (dans 27 % des cas).

Poudre

Vous trouverez aussi le curcuma sous forme de poudre. Préférez-la pure car dans les mélanges, vous ne pourrez guère contrôler la quantité exacte de curcuma. Choisissez-la bio de préférence.

Néanmoins, gardez en tête que parsemer sa nourriture de curcuma ne permet pas de véritablement profiter de ses vertus thérapeutiques. En effet, notre intestin éprouve des difficultés à capter les molécules de curcumine qui sont trop volumineuses et très facilement éliminées par notre métabolisme. Il faut donc en consommer environ une cuillerée par jour (pas plus).

Astuce : pour augmenter la biodisponibilité du curcuma associez-le à du poivre long qui contient de la pipérine capable de décupler notre capacité à profiter des vertus du curcuma (à éviter si vous êtes sous traitement médicamenteux et en cas d’hyperperméabilité intestinale, à cause du mécanisme d’action de la pipérine qui pousse les jonctions serrées à ­s’ouvrir, aggravant la perméabilité intestinale).

Décoction

Vous pouvez également réaliser des décoctions de racines de curcuma. Pour cela, mettez deux cuillerées à café de racines concassées dans de l'eau et faites bouillir 3 minutes et infuser une dizaine de minutes. Buvez cette préparation à raison de deux ou trois bols par jour.

Cataplasme

Pour profiter des vertus dermatologiques du curcuma, utilisez-le sous forme de cataplasme en délayant une cuillère à café dans un peu d’eau et en l'appliquant trois fois par jour (attention, il va teinter la peau).

Huile essentielle

Enfin, sachez que l’huile essentielle de curcuma peut aussi vous aider à soigner vos problèmes digestifs.

Attention : les conséquences d’une consommation excessive de curcuma n’ont pas été étudiées (des cas d'hépatite ont été rapportés) donc soyez raisonnable et renseignez-vous pour connaître les doses acceptables auprès de professionnels de santé (180 g par jour selon l'Anses). Par ailleurs, il est déconseillé à forte dose chez les personnes souffrant de calculs biliaires, chez les femmes enceintes ou chez les personnes qui prennent un traitement anticoagulant, anticancéreux ou immunosuppresseur.

Plus de conseils pour profiter des qualités exceptionnelles des aliments pour votre santé :

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