Alimentation casher : définition et conseils

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Alimentation casher

Dans les préceptes du judaïsme, les aliments propres à la consommation sont dits casher. L'ensemble des lois et des coutumes qui s'applique à la nourriture, appelé « casherout », est assez complexe pour tout un chacun, et suivi de façon plus ou moins stricte par les pratiquants juifs. Le point maintenant sur l'alimentation casher.

Alimentation casher : comment se caractérise-t-elle ?

En hébreu, le mot “casher” (ou kasher) signifie bon, satisfaisant, propre à l'usage rituel. Rapporté à la nourriture, le terme casher correspond à un produit contrôlé par le représentant de la Loi qui l'autorise à la consommation. Les lois alimentaires, promulguées au Mont Sinaï en l'an 2448 de la Création, sont basées sur le principe de la sanctification de la vie intérieure par le « manger saint ». L'éviction des animaux impurs doit donner à l'homme une pureté de l'esprit et les principes de la diététique juive ont été conçus pour aider l'homme à contrôler ses instincts naturels.

Les juifs pratiquants s'abstiendront ainsi de consommer certains aliments :

  • Tout aliment contenant du sang, animaux terrestres ou ailés, ainsi que les œufs qui pourraient être tachés de sang. C'est pourquoi la saignée de la viande est pratiquée lors de l'abattage (par un rabbin) complétée par la cachérisation pour enlever les dernières gouttes de sang (viande grillée, jus jeté).
  • La chair des animaux impurs et leurs dérivés (lait et œufs) : seuls les mammifères qui ruminent et qui ont le sabot fendu sont autorisés. Le lapin est interdit ainsi que le porc, il a bien le sabot fendu, mais il ne rumine pas. Tous les autres mammifères sont également interdits.
  • Les poissons qui n'ont pas d'écailles ni de nageoires. La raie, la roussette, la lotte sont donc interdites. Attention aussi aux plats préparés à base de poisson comme la soupe ou les fumets : bien vérifier leur composition !
  • Les crustacés, coquillages et fruits de mer.
  • Les cuisses de grenouilles et les escargots.
  • Les insectes, rongeurs et reptiles. Ainsi, la farine doit être tamisée avant préparation pour en extraire d'éventuels insectes et larves, tout comme dans les végétaux.
  • La chair d'un animal vivant.
  • Enfin, les produits carnés et laitiers, même certifiés casher, ne peuvent pas être préparés ou consommés ensemble, car il est interdit de les mélanger. Il ne faut pas non plus les servir dans la même assiette, mais choisir des assiettes et couverts différents.

Enfin, l'usage veut de ne consommer que des aliments cuisinés par un Juif ou en présence d'un Juif.

Bon à savoir : la cacherout de la table et des aliments désigne le code alimentaire du judaïsme. C'est un ensemble de lois qui permettent de déterminer si un aliment est permis ou non à la consommation, en fonction de sa provenance et de sa préparation.

Conditions d'abattage de l'alimentation casher

Les produits casher répondent aux règles alimentaires propres au judaïsme, le rituel d'abattage des animaux également. Ainsi, pour les Juifs, une viande n'est pas casher si l'animal a été préalablement étourdi avant la saignée.

L'abattage de l'animal est réalisé par section de la trachée (et/ou de l’œsophage) d'un animal non étourdi au préalable, et pratiquée par un spécialiste appelé shohet (sacrificateur). L'abattage sans étourdissement ne peut être fait qu'après immobilisation de l'animal tout en respectant la réglementation en matière de protection animale et de sécurité sanitaire des aliments.

Abattage casher : autorisé par l’État français

Alors que l'étourdissement des animaux est obligatoire au moment de la saignée afin d'éviter au maximum la douleur, selon la loi française depuis 1964, l'abattage rituel a bénéficié d'une dérogation dans le cadre du libre exercice des cultes. Cette dérogation par décret autorise donc les sacrificateurs à égorger les bêtes en pleine conscience.

L'abattage rituel peut être pratiqué dans des abattoirs dits conventionnels, mais sur des circuits distincts ayant reçu l'agrément. Le matériel utilisé doit être adapté et le personnel formé. Les sacrificateurs doivent être titulaires d'un certificat de compétence Protection animale (CCPA).

Enfin, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a invoqué la liberté de culte pour consacrer cette disposition, encadrée depuis 2011 par un régime d'autorisation préalable.

Abattage casher : traçabilité et contrôle

Les sacrificateurs doivent être habilités par des organismes religieux agréés par le ministre de l’Agriculture, sur proposition du ministre de l’Intérieur : il s'agit du Grand Rabbinat de France pour l’abattage casher.

Il existe un système d'enregistrement permettant de vérifier que l'abattage rituel répond bien aux commandes commerciales. En outre, le matériel doit être adapté et le personnel dûment formé.

Les Directions départementales de la protection des populations (DDPP) ou les Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) contrôlent le bon déroulement des abattages rituels au regard de la réglementation sur la protection animale et vérifient l'habilitation des sacrificateurs et la conformité des matériels.

Quels aliments concernés par l'alimentation casher ?

La nourriture casher à prix abordable est une alimentation permise et définie par la loi juive. Les aliments casher, donc permis, sont :

  • Les produits consommés dans leur état naturel ou état de récolte, comme les légumes et les fruits.
  • Les produits carnés provenant de ruminants ayant des sabots fendus donc les bovins (bœuf surgelé), les caprins, les ovins, les cerfs et chevreuils, abattus selon les prescriptions de la Loi. L'abattage est effectué par section de la trachée et/ou de l’œsophage à l'aide d'un couteau bien aiguisé sans aspérité et pratiqué par un rabbin.
  • La volaille uniquement d'élevage (poule, poulet, dinde, oie, colombe) doit être également abattue de façon rituelle.
  • Les poissons ayant des nageoires et des écailles qui sont autorisés dans cette cuisine.
  • Les vins comme le vin banc ou rouge et autres boissons alcoolisées sont tolérés s'ils sont casher.

Il s’agit là d’une liste non exhaustive du casherout. Concernant les produits transformés (industriels, plats préparés, produits d'épicerie), il est plus difficile de déterminer s'ils sont casher. La certification casher apposée sur un produit est ainsi une garantie pour le consommateur du contrôle des matières premières et de la méthode de fabrication.

Les avantages de l'alimentation casher

L'alimentation casher, une pratique culinaire intrinsèquement liée à la tradition et à des normes alimentaires strictes, offre une myriade d'avantages pour les adeptes et les amateurs de cuisine. La kashrout, respectant des règles précises dictées par des autorités rabbiniques telles que Badatz, Ihoud, Arabanim, ou Loubavitch, garantit la qualité et la conformité des aliments consommés.

Un contrôle rigoureux et une qualité supérieure

Les viandes casher, qu'il s'agisse de bœuf, de poulet ou autres, sont préparées selon des normes strictes. Les bouchers habilités suivent une liste de souhaits spécifiques pour garantir des produits surgelés ou frais répondant aux critères casher. Chaque morceau est égrené, découpé et emballé avec précision, offrant ainsi un standard de qualité inégalée.

Les avantages religieux et spirituels

Ce mode d’alimentation est considéré comme une mitsva, c'est-à-dire un commandement divin. Il est un moyen pour les Juifs de se connecter à leur foi et d'exprimer leur gratitude à Dieu.

Une diversité culinaire et le respect des interdits

La cuisine casher, bien que réglée par des normes, offre une diversité étonnante. Des vins fruités ou blancs aux laits et produits laitiers, en passant par la viande rouge et blanche en sachet, chaque aliment respecte les préceptes de la cacherout, permettant ainsi une variété de repas succulents. Selon vos souhaits, vous en trouverez pour votre compte.

La surveillance et une sélection exigeante

Les produits casher, qu'il s'agisse de bonbons, de steaks hachés, de sachets de viandes, ou de vin comme Yarden, sont sous la surveillance constante de ceux qui suivent les préceptes casher. Ces articles répondent aux normes spécifiques, et souvent, lors des promos, les adeptes peuvent s'offrir des produits de qualité à des prix avantageux.

L'influence de l'alimentation casher dans la société actuelle

L'alimentation kasher, sous la surveillance stricte des autorités comme Badatz, Ihoud, et Arabanim, influence significativement notre société moderne. Cette influence se manifeste à plusieurs niveaux :

  • Au niveau religieux et culturel, l'alimentation kasher est un élément important de l'identité juive. Elle est un moyen pour les Juifs de se connecter à leur foi et à leur communauté.
  • Sur le plan économique, elle représente un marché important. L'offre de produits kasher est en constante augmentation, et les prix sont de plus en plus abordables.
  • Dans le cadre social, ce mode de consommation contribue à la diversité alimentaire. Elle offre une alternative aux régimes alimentaires traditionnels, et elle inspire de nouvelles tendances culinaires, le tout à des prix intéressants.

Cela se traduit par la large gamme de produits casher proposés dans les supermarchés ou la multiplication de restaurants arborant ce concept. Par ailleurs, les écoles et les entreprises proposent des options alimentaires kasher à petit prix. C'est ainsi une pratique alimentaire qui est en pleine évolution. Elle continue à jouer un rôle important dans la société actuelle, tant sur le plan religieux, culturel, économique que social.

En conclusion

  • L'alimentation kasher est une pratique alimentaire prescrite par le judaïsme. Elle régit les aliments autorisés et interdits, les méthodes d'abattage et la préparation des aliments.
  • Les aliments casher sont ceux qui respectent les règles strictes de la cacherout, qui sont régies par des autorités rabbiniques telles que Badatz, Ihoud et Arabanim.
  • Ces règles interdisent la consommation d’une liste de certains produits, tels que le sang, la chair des animaux impurs comme la viande de porc, les crustacés et les insectes. Elles imposent également des conditions spécifiques d'abattage des animaux et de préparation des aliments.
  • Les conditions d'abattage, pratiquées par des spécialistes, exigent une attention particulière pour qu'une viande soit kasher. Cette pratique, autorisée malgré l'obligation d'étourdissement en France, est contrôlée par des organismes religieux et gouvernementaux.
  • L'alimentation casher offre de nombreux avantages, notamment une meilleure qualité des aliments, des prix abordables ou une diversité culinaire.
  • Ce mode de consommation, en influençant la société moderne, transcende les sphères religieuses, culturelles et économiques avec ses prix abordables, confirmant son rôle croissant dans notre quotidien.

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