Quels additifs alimentaires faut-il éviter ?

Sommaire

Boites casiers remplis

Lire la liste des ingrédients composant les produits industriels donne souvent le vertige : au-delà des aliments qui entrent dans la recette de la préparation, vous pouvez y croiser toute une foule de substances, aux noms souvent obscurs et commençant par « E ... ».

Ces additifs alimentaires, s'ils sont destinés à optimiser nos aliments, ne sont pas tous anodins ! Découvrez leur fonctionnement et leurs effets sur la santé.

Qu'est-ce qu'un additif alimentaire ?

Les additifs alimentaires sont des substances, ou des mélanges de substances, ajoutées en petite quantité aux produits que nous consommons, dans un but bien particulier.

Les aliments 2.0

En fonction de leur nature, les additifs assurent différentes fonctions :

  • amélioration de la qualité de l'aliment : tenue, couleur, arôme, etc. ;
  • conservation des denrées.

Le saviez-vous ? Cette pratique n'est pas récente : le sel est l'un des premiers additifs à avoir été utilisé par l'Homme, pour assurer la conservation de la viande notamment. Les égyptiens utilisaient des colorants et des arômes, les romains du salpêtre, des épices et des colorants pour rendre leur aliments plus attractifs.

Principaux types d'additifs

Les additifs alimentaires peuvent être rassemblés en différentes catégories. Les principales sont :

  • les colorants (E 100 à E 199) : ils restaurent une coloration perdue au cours de l'élaboration du produit, renforcent la couleur d'origine ou créent des teintes particulières ;
  • les conservateurs (E 200 à E 299) : ils empêchent la dégradation des aliments sous l'effet des micro-organismes ;
  • les agents anti-oxydants (E 300 à E 321) : ils limitent les réactions d'oxydation pour éviter le brunissement ou le rancissement des denrées ;
  • les agents de texture (E 322 à E 495) : ils améliorent l'aspect des produits. Ce sont les émulsifiants, stabilisants, épaississants et gélifiants ;
  • les agents exhausteurs de goût (E 620 à E 637).

L'utilisation des additifs alimentaires est strictement réglementée : seuls ceux qui figurent sur des listes positives peuvent être employés.

À noter : certains additifs alimentaires sont associés à une DJA (dose journalière admissible). Elle correspond à la quantité qui peut être ingérée quotidiennement sans risque pour la santé. Elle est exprimée en milligramme d'additif par kg de poids corporel.

Additifs alimentaires controversés : des effets variés

Bien que ces substances soient particulièrement surveillées par les autorités compétentes, certaines sont soupçonnées d'avoir des effets indésirables sur la santé. Il existe de nombreuses controverses, les experts ayants du mal à accorder leur point de vue.

De plus, les études sur les dangers potentiels portent généralement sur les substances prises individuellement, et intègrent peu l'effet « cocktail » lié à l'association de plusieurs d'entre elles.

Bon à savoir : une étude française parue dans le BMC Medecine rappelle que l'association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et la dépression pourrait en partie être favorisée par la présence d'additifs notamment des émulsifiants ou des molécules transformées par de fortes températures et qui pourraient induire des altérations du microbiote. 

Des colorants alimentaires liés à l'hyperactivité ?

Dans les années 70, certains chercheurs ont émis l'hypothèse que l'augmentation des cas d'hyperactivité chez les enfants était liée aux changements dans les habitudes de consommation, et notamment l'ingestion de colorants contenus dans les produits industriels.

Une étude sur ce lien a été menée en 2007 par des chercheurs de l’université de Southampton au Royaume-Uni. Elle a porté sur environ 300 enfants de 3 à 9 ans, qui ne présentaient pas de problème d'hyperactivité.

  • Une partie des enfants à reçu des jus de fruits contenant des colorants (E110, E 122, E 102, E 124, E 104, E 129) et un conservateur, le benzoate de sodium (E 211).
  • Les autres ont reçu un jus de fruit sans additif.
  • Les scientifiques ont constaté dans le premier groupe une augmentation du niveau d'hyperactivité.

L’EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, chargée de la surveillance des additifs alimentaires, a cependant jugé que cette étude était insuffisante pour réévaluer la DJA de ces substances.

Des additifs à l'origine de troubles neurologiques ?

L'aluminium est une substance dont on connaît la toxicité :

  • Elle s'accumule dans les reins, le foie, le cœur, le cerveau, les os.
  • Son ingestion serait l'une des causes de l'apparition des maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.
  • Elle déclenche des allergies chez certaines personnes.

L'aluminium est utilisé comme additif alimentaire sous l’appellation E 173. Ce colorant gris sert à teinter en surface bonbons et gâteaux. Il est interdit en Australie.

D'autres additifs contiennent de l'aluminium :

  • les E 520 à E 523, sulfates d'aluminium utilisés comme stabilisateurs de structure, trouvés dans les cerises confites et le blanc d’œuf ;
  • les E 555, E 556 et E 559, des silicates d'aluminium, récemment interdits ; le E554, appartenant au même groupe, est toujours utilisé dans le sel fin destiné à traiter la surface des fromages affinés.
  • l'E 1452, un amidon modifié, utilisé comme stabilisant dans les aliments destinés aux jeunes enfants.

Bon à savoir : en 2008, l'EFSA a diminué la DJA de l’aluminium de 7 à 1 mg par kg de poids corporel.

Le glutamate monosodique (E 621), un exhausteur de goût, est lui aussi suspecté de jouer un rôle dans le développement des maladies neurodégénératives associées à une destruction des cellules nerveuses (Alzheimer, Parkinson, Huntington, sclérose en plaque). En outre :

  • il semble modifier la perception de la sensation de satiété, pouvant conduire à l'obésité ;
  • il déclencherait des crises de migraine ou de maux de tête chez les personnes qui y sont sujettes.

Des additifs potentiellement cancérigènes

Bien qu'aucun additif ne soit considéré comme cancérigène, certains sont suspectés de l'être. Parmi ceux-ci :

  • Le dioxyde de titane (colorant E171) sous forme de nanoparticules (c'est-à-dire d'une taille inférieure à 100 nanomètres). Ces dernières sont présentes dans de très nombreux produits alimentaires et cosmétiques, mais également dans des médicaments et des dentifrices. Le dioxyde de titane est classé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérigène possible. De son côté, l’autorité européenne concernant les aliments (Efsa) indique que « après une ingestion orale, l'absorption des particules de dioxyde de titane est faible, mais elles sont susceptibles de s'accumuler dans l'organisme », ce qui ne permet pas d'écarter un risque de génotoxicité pouvant aboutir à un risque cancérigène.

Bon à savoir : l'article 53 de la loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 prévoit la suspension de la mise sur le marché de l'additif alimentaire E171 (dioxyde de titane – TiO2) ainsi que des denrées alimentaires en contenant. L'arrêté du 17 avril 2019 portant suspension de la mise sur le marché des denrées contenant l'additif E171 confirme cette interdiction pour un an à compter du 1er janvier 2020. Par mesure de précaution, cette mesure de suspension est maintenue jusqu'au 31 décembre 2021 (arrêté du 21 décembre 2020). Au niveau européen, le dioxyde de titane, additif E171, est interdit dans tous les produits alimentaires de l’Union européenne à compter de 2022.

  • Les parabens (E 214 à E 219). En plus de leur effet potentiellement cancérogène, ils perturberaient le système endocrinien. Évitez les charcuteries, les pâtes à tarte, les biscuits apéritifs et confiseries qui en contiennent.
  • Les nitrites et nitrates (E 249 à E 252), présents dans les charcuteries notamment pour fixer la couleur rose, les arômes et conserver le produit. Ils empêchent également le développement de bactéries pathogènes comme les salmonelles ou la listeria. Ils réagissent, dans certaines conditions d'acidité et de chaleur, avec les protéines et le fer de la viande pour former des nitrosamines. La plupart de celles-ci sont très dangereuses et sont classées comme cancérigènes avérés. L’exposition aux additifs alimentaires nitrités et nitratés a également été associée à des risques plus élevés de cancer de la prostate et du sein (source : Ministère de la santé et de la prévention, 28/03/2023).
  • Des agents anti-oxydants comme le butylhydroxyanisole (E 320), ou le butylhydroxytoluène (E 321), présents dans les plats préparés et les chewings-gum.
  • Des colorants, comme le jaune de quinoléine (E 104) présent dans les sodas, confiseries, confitures, boissons alcoolisées ; le rouge de cochenille, présent par exemple dans le chorizo, le noir brillant (E151), rencontré dans les harengs...

À noter : certains de ces additifs autorisés en France sont interdits dans d'autres pays.

S'informer sur les additifs alimentaires, c'est possible, grâce à nos contenus !

Ces pros peuvent vous aider