Dernier édulcorant naturel autorisé en France, la Stévia a de nombreux avantages, notamment son absence totale de calories. Trop beau pour être vrai ? Peut-être pas.
Histoire et description du concurrent de l’aspartame
Un édulcorant naturel ancien
Cultivée depuis des siècles, la Stévia Rebaudiana Bertoni est une plante d’Amérique du sud utilisée pour son goût sucré.
La Stévia a l’avantage d’avoir un pouvoir sucrant en moyenne 300 fois supérieur au saccharose, nom scientifique du sucre ordinaire. C’est 100 fois plus que l’aspartame.
Autorisations successives
Ce n’est pourtant qu’en 2009 que la France l’autorise, et encore, uniquement de façon restrictive : seul un extrait, le Rebaudioside A (contenu en petite quantité dans les feuilles) est toléré pendant 2 ans.
Puis en 2011, la Commission Européenne a donné son feu vert pour les stéviols glycosides purs à 95 %.
Autrement dit, en France, seules certaines molécules de la Stévia sont autorisées, ce qui exclue la plante et les feuilles pour un usage alimentaire.
Pourquoi la Stévia n’était-elle pas autorisée ?
Principalement parce que le lobby de l’aspartame l’en empêchait. Or, depuis 2004, l’aspartame est tombé dans le domaine public. De fait, l’opposition s’est adoucie et après que les États-Unis aient autorisé l’usage de la plante en 2008, les autorités européennes ont suivi.
Avantages et inconvénients de la Stévia
Avantages : naturelle et bénéfique !
L’absence de calories n’est pas le seul atout de cet édulcorant naturel. Certes, elle ne fait pas prendre de poids, mais la plante pourrait en plus traiter l’obésité et l’hypertension.
Attention : l’absence de calories n’est pas complètement positive, car le corps a besoin de ces apports. Il faut donc continuer à consommer du sucre de table.
Son effet négligeable sur le taux de glucose dans le sang diminue l’intolérance au glucose. De ce fait, elle est compatible avec les régimes pour diabétiques (mais pas sans autorisation du médecin !).
Le plus : la Stévia ne donne pas de caries !
Inconvénients potentiels
Aucune étude n’a démontré que la Stévia pouvait être à l’origine de troubles de la santé. On entend parfois dire que cette plante nuirait à la reproduction, mais des résultats parus dans la revue Food and Chemical Toxicology, démontrent qu’elle est sans risque pour tous les segments de la population.
S’il faut trouver des inconvénients, ce sera ce goût amer mêlé de réglisse et l’utilisation industrielle.
À présent, cultivée partout dans le monde et sans respect des bonnes conditions de floraison, la Stévia perd de son goût et de sa richesse nutritive.
Stévia et consommation : comment la consommer ?
Les entourloupes marketing
On ne compte plus les produits qui contiennent cet édulcorant, revendiquant ainsi un sucre naturel. Mais à y regarder de plus près, le pourcentage de Stévia est souvent faible et mélangé avec d’autres sucres.
Édulcorant Stévia en sucrette : méfiance !
Pour les produits de type sucrette, même problème : la Stévia ne représente qu’un tout petit pourcentage qui n’est souvent même pas indiqué ! Si vous voulez vous assurer qu’il y a bien du Stévia, il faudra mettre le prix.
- Dans certains cas, le taux de rébaudioside n’est pas indiqué.
- Dans d’autres, il est à 26 %.
Il faut préciser que la Stévia coûte beaucoup plus cher à produire que l’aspartame.
Chez vous ?
Sur Internet, la Stévia est vendue sous de nombreuses formes. Or, souvent l’erreur des consommateurs est de prendre des doses trop importantes. Pour vous donner une idée :
- Les feuilles de Stévia séchées son 18 à 45 fois plus sucrées qu’un sucre traditionnel. Donc 100 grammes de feuilles équivalent à 1 800 à 4 500 grammes de sucre.
- En concentré liquide, 2 ou 3 gouttes de Stévia équivalent à une cuillère à café de sucre et, pour une cuillère à soupe, comptez 6 à 9 gouttes.
- En poudre, le pouvoir sucrant est 300 fois supérieur au sucre et une pincée suffit pour un yaourt.
Quoi qu’il en soit, pour vous assurer la qualité du produit, vérifiez le taux de rébaudioside A.