Le temps de la cueillette des champignons rime souvent avec l'arrivée de l'automne, les senteurs boisées mais malheureusement, rime aussi avec intoxications et troubles digestifs. Les conséquences d'une méconnaissance des espèces de champignons mortels peuvent être très graves, voire mortelles. Un point s'impose.
Champignons mortels : quels sont-ils et comment les reconnaître ?
Pour éviter de ramasser un champignon mortel, mieux vaut, dans les premiers temps, faire sa cueillette avec un petit guide à la main, ou avec son smartphone pour les plus connectés. Cela vous évitera bien des ennuis de santé, pouvant être gravissimes.
On retrouve plusieurs champignons mortels connus :
Les amanites phalloïde, printanière et vireuse
L'amanite phalloïde, responsable de 90 % des cas d'intoxications graves, du fait de sa ressemblance avec la russule verdoyante. Elle est très répandue et pousse dans toutes les forêts. Son chapeau (3 à 15 cm) est vert jaunâtre, un peu visqueux, sous lequel on trouve de fines lamelles blanches. Le pied est blanchâtre avec une volve (= membrane qui enveloppe les champignons lorsqu'ils sont jeunes) et porte un anneau à son sommet.
L'amanite printanière a les mêmes caractéristiques que la phalloïde, à ceci près que son chapeau est blanc et lisse.
L'amanite vireuse a un pied plus allongé que l'amanite printanière et un chapeau moins conique (5 à 10 cm de diamètre). De plus, sa volve est plus épaisse.
Les petites lépiotes
Moins connues, les petites lépiotes : elles possèdent un chapeau conique revêtu d'écailles brunes (diamètre inférieur à 10 cm), des lames blanches fines, un pied mince et soyeux pourvu d'un anneau et une chair blanche à grise avec une forte odeur de radis pourri ou feuilles de géranium froissées.
Elles peuvent être confondues avec la coulemelle (taille et chapeau supérieurs à 10 cm et anneau qui coulisse le long du pied).
Les paxilles enroulés
Plus rares également, les paxilles enroulés poussent dans les prés, sous les feuillus comme sous les résineux. Leur chapeau est marron, lisse, creusé au centre avec dessous des lames serrées qui roussissent lorsqu'on les frotte et noircissent à la cuisson. Il est mortel à l'état cru et très toxique à la cuisson.
Champignons mortels : symptômes d'une intoxication
Les symptômes d'une intoxication suite à l'ingestion de champignons toxiques ou mortels sont faciles à reconnaître mais peuvent différer selon les champignons incriminés :
- nausées, vomissements, diarrhées ;
- tremblements, sueurs ;
- douleurs gastriques et abdominales ;
- troubles de la vision et vertiges ;
- dans les cas du syndrome phalloïdien, la destruction du foie débute 2 à 3 jours après l'ingestion.
Les intoxications les moins graves (avec des champignons toxiques) surviennent en général rapidement, dans une durée inférieure à 6 heures, parfois entre 15 minutes et 3 heures après l'ingestion.
Les intoxications à incubation longue (supérieures à 6 heures après l'ingestion) sont les plus graves comme celle rencontrée avec l'amanite phalloïde. L'ingestion d'un champignon mortel type amanite phalloïde va avoir un retentissement sévère sur la santé :
- Le foie va être gravement touché ; il sera alors nécessaire de pratiquer une greffe.
- Les reins peuvent également être atteints et ne rempliront plus leur rôle, nécessitant alors une dialyse (c'est plus le cas avec les champignons toxiques types cortinaires.
- Les cas les plus avancés peuvent entraîner la mort.
Quelques recommandations sur les champignons mortels
Afin d'éviter tout risque d'intoxication par l'ingestion d'un mauvais champignon, il est essentiel de suivre quelques recommandations :
- Ne ramassez que les champignons que vous connaissez parfaitement.
- Si vous êtes néophytes, faites vérifier votre cueillette en vous rendant chez votre pharmacien, spécialiste de la question.
- Séparez les espèces dans différents sacs.
- Conservez les champignons dans un récipient à part au réfrigérateur et les consommer maximum dans les 2 jours, l'idéal étant le jour même pour une qualité optimale.
- Ne mangez pas trop souvent de champignons récoltés en forêt ni en trop grosse quantité (ils concentrent les métaux lourds). Notez toutefois que même les champignons du commerce, lorsqu'ils ne sont pas bio, sont 35,6 % à contenir des résidus de pesticides (source : ONG Générations futures, rapport du 6 juin 2019).
- Et enfin, lavez-vous bien les mains après la cueillette.
Dès l'apparition des premiers signes, suite à une cueillette, contactez sans attendre le 15 ou un centre antipoison.
Bon à savoir : les centres antipoison ont également un rôle d'information auprès du public et des professionnels de santé. 9 centres antipoison sont répartis sur le territoire français (Angers, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Paris, Strasbourg et Toulouse).