Le sucralose est un dérivé synthétique créé pour la première fois en 1976. C'est un édulcorant intense c'est-à-dire qu'il n'apporte ni nutriment ni calorie.
Le sucralose est approuvé dans de nombreux pays et consommé depuis plus de 20 ans. Cependant, il reste décrié par de nombreuses personnes. Qu'en est-il de cet édulcorant ? Le point dans notre astuce.
Zoom sur la molécule de sucralose
Qu'est-ce que le sucralose ?
Le sucralose est un saccharose dont on a remplacé 3 atomes de carbone par 3 atomes de chlore. C'est un composé artificiel qui se présente sous forme de poudre, blanche et inodore :
- Son pouvoir sucrant est 500 à 600 fois supérieur à celui du saccharose.
- Il est utilisé comme additif alimentaire. En tant que tel, il est utilisé dans plus de 4 000 produits alimentaires sur le marché tels que des boissons gazeuses, des thés, des cafés, des condiments, des produits de boulangerie, etc.
- On peut retenir qu'il est très stable à la chaleur et au pH, et qu'il est non calorigène (sans calorie).
Afin d'être commercialisé, on cherche à imiter la texture et le volume du sucre. Il est alors mélangé avec des agents de charge tel que la maltodextrine et des édulcorants de charge tel que le polyol.
Le sucralose est connu sous différents noms commerciaux : Canderel, Splenda ou Aqualoz. Il est le 2ème édulcorant utilisé derrière l'aspartame.
À noter : les édulcorants de synthèse se divisent en 2 catégories : les édulcorants de 1ère génération (saccharine, cyclamate, aspartame) et les édulcorants de 2ème génération : sucralose, acésulfame-potassium (E950, qui serait responsable d’une augmentation de 13 % du risque de cancer), néotame et alitame.
Que devient-il une fois ingéré ?
Une fois ingéré, 85 % du sucralose n'est pas absorbé mais éliminé directement dans les fèces :
- Les 15 % restants sont en grande partie également excrétés puisque seuls 2 à 3 % sont métabolisés avant élimination dans les urines.
- Ainsi, la totalité du sucralose sera éliminé en quelques jours.
Sucralose : une molécule sécuritaire
En tant qu'additif alimentaire, le sucralose a fait l'objet de nombreuses études, que ce soit par les organismes de santé ou les agences de contrôle.
De plus, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) exercent une surveillance constante et publient régulièrement des évaluations toxicologiques.
Ainsi, de nombreuses recherches, principalement sur l'animal, ont été menées sur le sucralose. À partir de ces études, il apparaît qu'à dose normale d'utilisation :
- le sucralose ne présente pas de risque cancérigène, tératogène ou neurologique ;
- il ne présente pas non plus de toxicité sur les paramètres évalués (cliniques, biochimie sanguine, hémogramme, analyse d'urine ou électrocardiogramme) ;
- il peut être consommé par les adultes et les enfants sans risques.
Bon à savoir : la liste des édulcorants « approuvés » et donc reconnus comme sécuritaires, varie selon la réglementation propre à chaque pays.
La tolérance étant bonne et le profil glycémique restant inchangé, c'est un édulcorant qui peut être consommé par les personnes diabétiques.
Il est intéressant également de savoir que le sucralose ne participe pas à la formation de caries.
La notion de dose est importante. La dose journalière admissible reconnue à l'échelle internationale est de 15 mg/kg/jour.
À noter : en utilisant des produits édulcorants du commerce, il faut avoir à l'esprit qu'on ne consomme pas de sucralose pur. En effet, il est mélangé à de la maltodextrine et du sucre, donc sa valeur énergétique n'est pas nulle comme on pourrait le croire.
Sucralose : des données contradictoires
Mais attention, si des organismes de contrôle et de santé ainsi que des associations (contre le diabète, contre le cancer, cardiaque, Center for Science in the Public Interest…) ont approuvé le sucralose, il reste des points d'interrogation :
- De nombreuses études ont été menées par les industriels, il faut donc avoir à l'esprit qu'il y a plusieurs partis pris. Les études peuvent donner des conclusions différentes selon le contexte, il faut toujours veiller à la méthodologie.
- Il y a peu d'études réalisées sur les humains, son innocuité n'a donc pas totalement été établie pour ceux-ci.
- Quelques études ont montré qu'à forte dose, le sucralose pouvait entraîner : une réduction de la taille du thymus (système immunitaire), une altération de la flore intestinale ou provoquer certaines pathologies : migraines, douleurs musculaires, problèmes de vessie, problèmes intestinaux, etc.
- Le sucralose peut donner naissance à des composés cancérigènes lorsqu'il est exposé à la chaleur.
- Selon une étude française, boire au moins deux verres par jour de boissons avec édulcorants augmente de 26 % le risque de décès (toutes causes confondues) et de 50 % le risque de maladie circulatoire comparativement à ceux qui boivent un verre par mois ou moins.
Que conclure concernant le sucralose ?
Aujourd'hui, les scientifiques de plus de 80 pays se sont positionnés en admettant qu'en l'état actuel des connaissances, le sucralose était un additif alimentaire sécuritaire pour tous : adultes, enfants, femmes enceintes et personnes atteintes de diabète.
Il existe de nombreuses données sur l'animal qui présentent un profil sûr, et ce, depuis plus de 20 ans. Il n'existe pas, ou peu, de données démontrant chez l'homme que le sucralose puisse entraîner des effets délétères lorsqu'il est consommé à dose normale. De même, son impact sur le diabète ou l'obésité n'a pas été prouvé.
Reste que : le sucralose est un dérivé synthétique et les études d'innocuité chez l'homme sont peu nombreuses.
Alors, finalement, l'utilisation du sucralose reste à l'appréciation de chacun et sujette à l'exercice du bon sens. Il reste possible de continuer à consommer du sucre, en réduisant au maximum les doses et en variant le plus possible son alimentation.
Approfondissons ce sujet ensemble :