Principe et causes de la polyphagie

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Faim polyphagie Thinkstock

Lorsque notre organisme fonctionne normalement, nous ressentons de la satiété après un repas. Chez certaines personnes en revanche, la faim perdure : elles souffrent de polyphagie.

Ce trouble témoigne souvent de la présence d'une pathologie, parfois sévère, qu'il convient d'identifier pour la traiter de façon adaptée. Nous faisons le point.

Polyphagie : une faim insatiable

La polyphagie se traduit par une faim disproportionnée, qui ne s'atténue pas malgré une prise alimentaire conséquente : la sensation de satiété n'est jamais atteinte :

  • Les personnes qui en souffrent ont ainsi tendance à consommer des aliments en quantité très importante, avec pour conséquence possible une prise de poids.
  • La polyphagie ne doit pas être confondue avec une augmentation normale de l'appétit dans des circonstances particulières, accompagnant par exemple des périodes d'activités physiques soutenues.
  • Elle est généralement le symptôme révélateur d'une pathologie sous-jacente.

Bon à savoir : le terme polyphagie vient du grec « polus » : nombreux, plusieurs et « phagein » : manger.

 

Causes possibles de la polyphagie

Le diabète de type I

Chez des personnes en bonne santé, lorsque le taux de sucre (glucose) dans le sang est élevé après le repas, un signal est envoyé au centre de satiété, situé au niveau du cerveau dans l’hypothalamus. Il indique que l'on est rassasié et fait taire la sensation de faim.

Cette étape implique l'insuline : cette hormone, libérée par le pancréas quand le taux de glucose augmente, permet le passage de ce sucre dans les cellules pour leur fournir l'énergie nécessaire à leur fonctionnement.

Chez les patients atteints de diabète, l'insuline manque ou ne fonctionne pas efficacement ; ainsi, malgré un taux de glucose très élevé dans le sang (hyperglycémie), le signal de satiété ne peut être envoyé au cerveau et la sensation de faim persiste.

À noter : les trois symptômes principaux du diabète de type I sont la polyphagie, la polydipsie (soif intense) et la polyurie (mictions fréquentes).

Un épisode de diarrhée

La diarrhée contrarie l'assimilation des nutriments et peut ainsi déclencher le besoin d'augmenter sa prise alimentaire.

Des troubles affectant l'hypothalamus

Comme on l'a évoqué, le siège des sensations de faim et de satiété se trouve au niveau de l'hypothalamus ; des maladies liées à des dysfonctionnements de cette région du cerveau peuvent ainsi s'accompagner de polyphagie :

  • Le syndrome de Kleine-Levin est une maladie neurologique qui affecte principalement des adolescents de sexe masculin. Elle se caractérise par des périodes de léthargie au cours desquelles les patients dorment pendant plusieurs jours, d'une désinhibition sexuelle et d'amnésie.
  • Le syndrome de Prader-Willi, qui implique en plus la région hypophysaire, est un désordre génétique rare caractérisé par une hypotonie, accompagnée de déficience intellectuelle et parfois de troubles psychiatriques.

L’hyperthyroïdie

L’hyperthyroïdie se traduit par une augmentation de la production des hormones thyroïdiennes ; parmi l'ensemble des signes cliniques, on note fréquemment un amaigrissement qui contraste avec la présence de polyphagie.

La polyphagie est alors due à la diminution de la production de leptine, une hormone fabriquée par les cellules graisseuses et qui envoie un signal de satiété à l'hypothalamus. La sensation de faim est alors accrue.

La prise de médicaments

Certains traitements médicamenteux peuvent avoir comme effets secondaires indésirables l'apparition de ce trouble.

On peut noter par exemple les corticoïdes, les médicaments contre les allergies à base de cyproheptadine, certains antidépresseurs.

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