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Syndrome identifié à la fin de la seconde guerre mondiale, il constitue l'ensemble des manifestations qui surviennent lors de la réalimentation ou de la renutrition de patients dénutris chroniques ou ayant subi un jeûne prolongé.
On vous dit tout sur le syndrome de renutrition inappropriée (SRI) dans notre article !
Syndrome de renutrition inappropriée (SRI) : définition
Le syndrome de renutrition inappropriée (SRI) est défini par un ensemble d'anomalies biologiques et cliniques. Il apparaît, quel que soit le mode de renutrition choisi, qu'il soit : par voie parentérale (perfusion), par voie entérale (par sonde) ou par voie orale.
Il est cependant plus important lorsqu'on utilise la voie parentérale.
Le SRI entraîne des troubles électrolytiques (sels minéraux) importants pouvant induire une défaillance multiviscérale, tels que : une hypophosphorémie, une hypomagnésémie, une hypokaliémie.
Important : un SRI non identifié peut donc être mortel !
Fonctionnement du syndrome de renutrition inappropriée (SRI)
Que se passe-t-il pendant une période de jeûne ?
En période de jeûne, il n'y a plus d'apport en glucide, principale source d'énergie de l'organisme. Il va donc s'en suivre une dégradation des lipides et des protides (protéines) pour assurer les besoins de l'organisme, laquelle va induire une fonte musculaire, une perte d'eau et de minéraux.
Que va provoquer la renutrition ?
Pendant la renutrition, surtout si les apports en glucides sont importants, l'augmentation de la sécrétion d'insuline (hormone qui régule la glycémie et favorise l'entrée du glucose dans les cellules) va provoquer un flux massif de glucose, de phosphore, de potassium, de calcium et d'eau dans le milieu intracellulaire (intérieur de la cellule) au dépens du milieu extracellulaire. Parallèlement, du phosphore est aussi éliminé par voie rénale.
Conséquences du SRI sur l'organisme
L'hypophosphorémie induit un déficit énergétique cellulaire important et a une incidence sur le plan :
- cardiaque (insuffisance cardiaque, risque de mort subite...) ;
- neuromusculaire (asthénie, coma, convulsions, neuropaties...) ;
- hépatique (insuffisance hépato-cellulaire...) ;
- respiratoire (insuffisance respiratoire aiguë...) ;
- hématologique (altération et dysfonctionnement des différents éléments du sang: plaquettes, globules...) ;
- squelettique (ostéomalacie = décalcification osseuse).
L'hypokaliémie a une incidence sur le plan :
- cardiaque (arythmies, arrêt cardiaque, hypotension...) ;
- neuromusculaire (paralysies, perte des réflexes...) ;
- métabolique avec une intolérance au glucose ;
- rénal ;
- gastro-intestinal (constipation, occlusion...).
L'hypomagnésémie a une incidence sur le plan :
- cardiaque (arythmie, tachycardie...) ;
- neuromusculaire (tétanie, convulsion, confusions...) ;
- gastro-intestinale (douleurs abdominales, anorexie, diarrhée, constipation...).
L'organisme souffrira aussi de carences vitaminiques avec notamment une carence en thiamine et en folates.
À noter : il existera également des dysglycémies avec des risques d'hyper ou d'hypoglycémie ainsi que des complications hématologiques avec altérations des éléments du sang et/ou anémie, etc.
Syndrome de renutrition inappropriée (SRI) : personnes à risque
Ce sont les personnes souffrant :
- d'une anorexie mentale plus ou moins sévère ;
- d'un alcoolisme chronique et d'une dénutrition ;
- ayant perdu beaucoup de poids suite à une chirurgie bariatrique (modifiant l'absorption des aliments à visée amaigrissante) ;
- d'une sous-alimentation ou de malnutrition chronique (avec carences alimentaires) ;
- ayant fait une grève de la faim ;
- ayant eu des apports alimentaires faibles ou inexistants pendant 5 à 7 jours ou plus ;
- de vieillissement pathologique ;
- de Kwashiorkor (malnutrition qui touche les enfants entre 6 mois et 3 ans par manque de protéines).
Prise en charge du SRI
Elle s'effectue tout d'abord par un bilan sanguin à la recherche de troubles du métabolisme (processus qui permet aux cellules de se nourrir et de produire de l'énergie).
La réalimentation sera très progressive et étroitement surveillée (hospitalisation avec surveillance biologique, enregistrement cardiaque continu...) pendant au moins deux semaines voire plus.
L'apport en phosphore sera systématique ainsi que celui en vitamines, notamment : B9 et B1, magnésium, potassium.
L'apport en glucides sera très progressif ainsi que celui des protéines et de l'eau ; l'apport en sodium, quant à lui, sera réduit au maximum.