Conseils pratiques afin de choisir son miel

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Cuillère à miel

Hum, le bon miel de nos régions … vous l'aimez, non ? Alors faites bien attention, moins de la moitié du miel consommé en France est produite par les apiculteurs français.

Le reste provient un tout petit peu d’autres pays européens, et beaucoup d’Amérique du Sud et d’Asie.

C'est très embêtant, car les miels asiatiques, beaucoup moins chers que les miels artisanaux produits en France, sont souvent de mauvaise qualité. Le point dans cette astuce.

Miel : attention à la fraude

Le miel est malheureusement l'un des produits les plus fraudés au monde :

  • Des techniques de congélation et de recongélation sont utilisées en Asie.
  • Les abeilles sont souvent nourries artificiellement.
  • Tous ces procédés visent à rendre le miel moins cher, mais altèrent grandement ses qualités. Ce n'est plus du tout le même produit !
  • Ce qui est vrai pour le miel l'est autant pour la gelée royale, qui est importée à 96% d’Asie.

Fraude sur le mode de fabrication

Dans la ruche, les abeilles produisent de la chaleur pour initier le processus de maturation du miel. C'est ainsi, aussi, que l’eau s’évapore :

  • Le miel artisanal n’est récolté qu’une fois qu'il est naturellement arrivé à maturité. Il est donc totalement naturel, l'homme n'intervient pas.
  • Les miels bas de gamme, vendus en grandes surfaces, sont souvent récoltés avant maturation pour être séchés de manière artificielle et industrielle.

Ce miel, qui n'a pas été conçu de manière naturelle, est dépourvu de toutes les qualités organoleptiques du miel artisanal :

  • Il n'a plus aucun intérêt pour la santé.
  • De plus, le nectar n’est pas stable et il peut fermenter parce qu’il contient trop d’eau.

Atération du miel

De nombreux miels bas de gamme ne sont pas purs. Du sirop de glucose ou de l’eau y sont ajoutés : on y trouve même, parfois, d'autres substances chimiques, comme l'oxyde de fer.

Ces procédés d'altération rendent ces miels 3 à 4 fois moins chers que les vrais miels. Mais la qualité est incomparable.

La plupart présentent également des signes de fermentation, ce qui n'est absolument pas normal.

Le Cetam a analysé 23 miels d'origines diverses, achetés en grande distribution, et 4 miels produits par des apiculteurs français. Ils ont mesuré et comparé le taux de glycérol, un alcool produit par les levures lors de la fermentation :

  • Les miels provenant de France ou de l’Europe ne sont pas fermentés.
  • Les miels d’Amérique latine ont une teneur significativement plus élevée, mais qui reste acceptable.
  • Dans les miels chinois, 3/5 présentent un taux de glycérol extrêmement élevé, alors que la directive européenne 74/409, stipule bien que le miel « ne doit pas présenter de signes de fermentation ».
  • Les analyses des miels chinois ont également constaté la présence de levures mortes et de cellules de canne à sucre et d’amidon.

Solution pour se procurer un bon miel

Origines du miel

Malheureusement, la législation n’impose pas de préciser l’origine réelle du miel :

  • Très souvent, les étiquettes portent des allégations floues du type « origine UE et hors UE », signifiant que les miels peuvent venir de n’importe où dans le monde.
  • Selon la réglementation française, « à l’exception du miel filtré, aucun pollen ou constituant propre au miel ne doit être retiré, sauf si cela est inévitable lors de l’élimination de matières organiques et inorganiques étrangères ».

Décodage de la composition du miel

Pour savoir si un miel est de bonne qualité, il faut mesurer :

  • Sa teneur en eau : un « miel » ne doit jamais contenir plus 20 % d’eau. Au-delà, il y a risque de fermentation.
  • Sa teneur en matières insolubles dans l’eau.
  • Sa conductivité électrique.
  • Ses acides libres.
  • Son indice diastasique et sa teneur en hydroxyméthylfurfural (HMF). Cette substance est un dérivé de déshydratation des sucres. Le taux légal européen est fixé à 40 mg/kg. Au-delà, le miel ne peut être commercialisé que sous l’appellation « miel industriel ».
  • Sa teneur en sucres - fructose, glucose et saccharose - qui varie d’un miel à l’autre.

Faire appel directement à un apiculteur

L'idéal, pour être sûr que vous achetez un miel de qualité, est de vous rendre directement chez un apiculteur :

  • Profitez de vos séjours en vacances pour rencontrer des apiculteurs de la région.
  • Cherchez un apiculteur local (il y en a presque partout).
  • Rendez vous dans un magasin d'agriculture biologique. La mention AB garantit la qualité du miel.
  • La mention « récolté et mis en pot par l’apiculteur » devrait également être, si elle n'est pas tronquée, un gage de qualité. 

En outre, veillez aussi au contenant :

  • Les pots en plastique peuvent contenir des perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A, qui imprègnent le miel de substances toxiques.
  • Seuls les pots en verre vous garantissent un contenant sain.

À noter : consommez votre miel rapidement. La DLUO (date limite d’utilisation optimale) du miel est légalement de deux ans après sa mise en pot. Pour ne pas altérer les qualités de votre miel, conservez les pots non entamés à l’abri de la lumière, dans une pièce relativement fraîche.

Pour approfondir :

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